"Je n'ai rien fait... Je n'ai pas agit... J'ai juste contemplé le désastre qui s'annonçait." [PV Kaoru Sasaki]

C'était un matin, très tôt. Le soleil commençait tout juste sa ronde dans le ciel bleu pâle, l'air était encore frais. Une matinée d'été commune, l'annonce d'une journée comme une autre, enfin, cela dépendait pour qui.
Les cheveux agités par le vent, le regard incertain, le pas lent et peu assuré, une jeune fille marchait en direction du Pensionnat. Vêtue d'un débardeur rouge, d'un jean déchiré en multiples endroits, chaussée de ses rangers, un foulard rosâtre au cou, le Cerberus à la jambe droite, un chat à sa gauche, un sac en bandouilière à son côté... Oui oui, il s'agit bien de Mahiro. Le bâtiment était imposant, et l'adolescente se sentit minuscule. Elle franchit un majestueux portail, traversa une sorte de cour, et finit par entrer dans le bâtiment.
Le hall d'entrée était gigantesque, et surtout, il était dans la pénombre. Le réflexe de notre petite Mahiro fut de chercher un interrupteur pour ainsi illuminer la salle, qu'elle sache à quoi s'en tenir. Pas d'interrupteur ? Tant pis, on fera avec. Elle posa son sac contenant très peu d'affaires par terre, et s'assit à même le sol. Cid, son chat, émit un miaulement agacé, puis s'allongea à côté de sa maîtresse, qui sourit devant ce spectacle. Son sourire s'effaça vite. Les pensionnaires devaient commencer à s'éveiller, et des pensées fusaient de partout. Sa tête s'emplit de chuchotis, tout ce bruit lui refilait la migraine. Avec une légère grimace, elle replia ses jambes et se tint le front de la main droite, comme si de cette manière elle pouvait empêcher son crâne d'exploser. Ah, ces réflexes humains. Elle brulait d'envie d'écouter de la musique, mais si elle le faisait, c'était foutu pour la semaine, elle aurait trop mal au crâne. Salop'rie de pouvoir de crotte.
Elle resta ainsi un bon moment, quelques personnes passèrent mais ne prêtèrent pas d'attention à elle. Mahiro était dans son monde, elle repensait à la journée de la veille. L'incendie. Le don, le Satori, qui s'était déclenché. Les choses s'étaient trop précipitées à son goût, elle n'avait pas la situation sous contrôle. Elle n'aimait pas ça.
A rester assise dans son coin, elle finit par s'endormir. Un sommeil léger, facile à interrompre, et visiblement un sommeil qui n'était pas des plus réparateurs (mon dieu, on s'croirait dans twilight.).
Quelqu'un allait-il la réveiller ? De quoi rêve-t-elle ? Son chat l'aime-t-il vraiment ? La tartine retombe-t-elle toujours côté beurre ? Vous le saurez, au prochain épisode.

Pour une fois, Kaoru se permit une petite grasse matinée. Chaque matin depuis son arrivée au Pensionnat, elle se levait aux aurores et partait se balader dans le jardin de l’édifice. Elle méritait bien une petite grasse matinée.

Elle se leva en milieu de journée, ce qui lui fit perdre toute notion du temps. Elle se dirigea vers la cafétéria afin de manger un petit quelque chose qui cessera les gargouillements qui rongent le ventre de Kaoru. Sur le chemin, la jeune adolescente croisa une fille. Enfin, c’est ce que cette inconnue semblait être. Elle était recroquevillée sur elle-même, montrant qu’elle ne voulait se lier d’amitié avec personne. N’aimant pas les gens ainsi, Kaoru passa son chemin.

La pauvre quand même… Elle ne doit pas être bien.

Arrivée à la cafétéria, Kaoru s’intégra dans un petit groupe de jeune, qui semblait être tous plus gentil les uns que les autres. Mais malgré cette compagnie idéale, il y avait toujours quelque chose qui n’allait pas fort. Apparemment, ses « nouveaux amis » n’y prêtèrent pas attention, puisqu’elle n’eut besoin de justifier son absence de sourire. Elle finit par quitter la table sans rien dire, et repartit en direction des chambres. En marchant, elle revit cette même jeune fille, toujours assise parterre et recroquevillée.

Est-ce que j’oserai… Non, elle dort peut-être. Cependant elle n’a pas l’air bien…

Elle hésita longuement. Puis, t’as pas maintenant affirmé, elle tapota sur l’épaule de l’inconnue, et dit :

« Est-ce que je peux t’aider ? »

Cette phrase tellement anodine comptait pourtant quelque chose de plus…

Mahiro avait finit par dormir profondément, recroquevillée dans une position inconfortable dans le hall, un chat sur les genoux. Elle passa la matinée comme ça, le midi apporta son lot de silence, tous les pensionnaires étant au réfectoire. Mr le chat se mit à miauler, la tête en direction de la cafet', mais Mahiro, épuisée par les évènements de la veille, ne bougea pas d'un pouce. Alors Cid s'arreta et s'assied devant elle et se tut.
Mahiro se réveilla en sursaut. Elle se cogna la tête contre le mur derrière dans son bond, et, en grommelant, se frotta le crâne à l'endroit où elle s'était cognée.

*Qu'est-ce que... Ah oui... Le "Pensionnat"...*

C'est à ce moment là qu'elle aperçut celle qui devait l'avoir tirée de son sommeil. Une jeune fille blonde était penchée vers elle et la regardait. Elle avait l'air inquiète. Maintenant qu'elle y pensait, il lui semblait bien avoir entendu quelque chose. "Est-ce que je peux t'aider ?" Mais oui, c'était ça. Dans son cauchemar, personne ne lui tendait la main.

Ah... Non, ça va, enfin je crois...

Mahiro était un peu paumée, elle revenait tout juste à la réalité, son crâne recommença à l'élancer, elle se sentait comme dans une pièce bondée.

Désolée de te demander ça alors qu'on se connait à peine, mais t'aurais un doliprane, s'il te plait ?

Mahiro se releva tant bien que mal tout en se tenant le visage dans les mains. Elle avait l'impression que sa tête allait exploser, et en plus, elle était super gênée parce qu'à peine arrivée, elle se faisait remarquer comme la petite fille faible recroquevillée dans son coin.

Au moment où Kaoru posa sa question, elle vit que la jeune adolescente qu’elle semblait avoir réveillée, c’était cognée la tête contre le mur.

Je dois avoir un don pour voir les gens de cogner la tête… ça doit plutôt être ça mon pouvoir.

Elle rit à cette pensée, quand elle vit émergé son interlocutrice. Des cheveux blancs, des tatouages rouges et l’habillement qui y était assortis. Aux premiers abords elle ne semblait pas très amicale, et pourtant elle dégageait quelque chose qui plaisait à Kaoru. Elle semblait avoir tellement de secrets, tout en étant pour le moins banale.

Ah... Non, ça va, enfin je crois...

Voilà la réponse de la jeune endormie, cependant elle ne semblait pas très bien. Elle semblait sonnée après avoir s’être cognée la tête. Après réflexion elle semblait avoir besoin de quelque chose. Un doliprane pour son mal de tête.
« Tu m’étonnes vu le coup que tu t’es prise… Je vais en chercher tout de suite. »

Elle sourit, puis partit dans sa chambre en chercher. Elle mit du temps avant d’en trouver, car elle n’avait pas encore défait sa valise. Elle revient en courant, et passa au réfectoire afin de prendre un verre d’eau, pour qu’elle puisse avaler le médicament sans s’étrangler.

« Désolée, j’ai mis du temps avant de le trouver… Mes valises ne sont pas encore défaites, et ils étaient au fond. »

Elle mit sa main derrière la tête, visiblement gênée du temps qu’elle avait mit, puis, elle tenda le verra à son interlocutrice.
« Au faite comment tu t’appelles ? »

Mahiro hocha la tête et sourit, mais la fille était déjà partie en courant. Mahiro se retrouvait donc toute seule dans un hall gigantesque, debout avec un petit sac et un chat qui la regardait d'un air indifférent. Elle soupira, son crâne l'élançait et elle se sentait vaseuse, c'était l'effet réveil ça. Elle se rassit quand elle sentit que le sol commençait à tanguer. Elle se mit à réfléchir à ce qui s'était passé la veille... Lors de l'incendie... Quand sa tête allait bien, et que d'un coup, elle avait semblé explosé, jusqu'à ce qu'elle entende carrément ce qui se passait dans les têtes des autres... Puis l'évanouissement... tous ces souvenirs tourbillonnaient dans sa tête, bien qu'ils ne soient que de la veille... Elle était plongée dans ses pensées, la gorge nouée, et ne vit pas le temps passer que l'inconnue de tout à l'heure lui avait ramené un doliprane. Mahiro lui adressa un sourire et fit de son possible pour avoir l'air gentille. Elle ne voulait pas se faire mal voir dès le départ, surtout que cette fille avait l'air super gentille.

T'inquiètes pas, c'était déjà super gentil de m'en apporter un... Merci beaucoup...

Mahiro avala son doliprane et finit son verre d'eau d'un trait, puis elle le posa à côté d'elle. Elle tapota le sol à côté d'elle pour inviter l'inconnue à s'assoir à côté d'elle, avec un petit sourire.

Moi, c'est Mahiro. Et toi ?